Transparent Postcards

Transparent Postcards

mercredi 25 septembre 2013

Félins pour l'autre (The Syndicats)

Avant de devenir, avec Yes, progressif et chiant, Steve Howe sut être, avec the Syndicats, un guitariste régressif et innovant.
Ouvrez donc, pour vous en convaincre, les 4 liens ci- dessous, autant de preuves que ces chats unis d'Angleterre (produits par rien de moins que Joe Meek) se permettaient, au milieu des années '60, de citer Bo Diddley tout en préfigurant le Velvet, the Fall, Country Teasers, The Intelligence, mais aussi les albums solos de Scott Walker et...la coupe au mulet!


















dimanche 22 septembre 2013

Millefeuille (MGMT)

Il faut un peu de temps pour commencer à saisir la beauté du troisième album de MGMT, sorte de millefeuille sonore où on n'entend jamais tout à fait la même chose, mais où, insidieusement, par l'ajout de nouveaux détails, chaque écoute grave un peu plus profondément sa géographie mentale, dessinant un bâtiment en deux parties, dont la première se révèle être un collier étincelant de perles pop et la deuxième une forêt de signes, un labyrinthe organique calquant ses formes sur celles des pavillons auriculaires qui le parcourent. 
De quoi faire danser l'esprit (pour le corps, ils ont déjà donné). 
Mais en plus ces jeunes managers sont sympas, et veulent bien nous fournir quelques images pour que le cerveau puisse s'y fixer. 





 
 

 

lundi 10 juin 2013

Prophéties lunaires des messes australes‏ (The Church)

Je garde une affection particulière pour The Church.
Une compil’ sur cassette, faite par un pote vers 1988-89, m’a longtemps permis d’explorer le ciel au-dessus des nuages, sans réservation ni file d’attente au check-in.
Ce que je n’ai pas réalisé pendant les années qui ont suivi, et qui vient de m’éblouir de ses arpèges étincelants, c’est à quel point les homélies de cette petite confrérie australienne annonçaient, avec une décade d’avance, le laïus post-galactique de Dean Wareham, s’appuyant sur une lecture très semblable de l’évangile trouvé jadis dans les souterrains en velours.
Voici donc des extraits de la compil’ du pote, histoire de partager la révélation.




















Pluie de diamants (Cheval Sombre)

Des raisons mystérieuses font que jusqu'à aujourd'hui je n'avais encore jamais entendu parler de Cheval Sombre, et surtout du fait qu'il est accompagné, sur les disques comme en concert, par Sonic Boom, Dean Wareham et Britta Philips (+ MGMT sur quelques morceaux du 2ème album).... Mais pourquoi donc tant de grâces, à lui plutôt qu'à un autre? Après tout, sans ces arrangements célestes et cette production stellaire, ces folk-songs ressembleraient peut être à tant d'autres....ou pas, difficile (et inutile) de savoir de toute façon, l'analyse du terreau seul ne faisant plus beaucoup de sens, vu la pluie de diamants qui s'est abattue sur cette contrée.







 










dimanche 2 juin 2013

tant de temps (nick nicely)



Un autre secret arraché à la vieille Albion.

Encore un reclus, ayant sorti deux singles entre 1980 et 1982, puis plus rien pendant plus de deux décennies.

Comme Kevin Shields, à force de jouer avec ses perceptions, il a dü perdre la notion du temps….


















samedi 1 juin 2013

Cleaner (The Cleaners from Venus)

Suis pas allé voir Beach Fossils l’autre jour, j'avais prévu autre chose.
C’était sans doute très bien. J’imagine qu’on peut trouver sur leurs visages, en les scrutant avec attention, des traces d’étonnement incrédule, depuis que leur label a re-édité les premiers albums des Cleaners from Venus.
Un peu comme si un père qu’ils n’auraient jamais connu avait soudain fait irruption dans leur vie.
Croyez-moi, je sais de quoi je parle.

Le gars qui a engendré ces chansons semble avoir été catapulté depuis les sixties directement dans la brume des années ’80, pas eu le temps de changer de fringues ou de coupe de cheveux, à peine celui d’emporter une valise pleine d’un amour immodéré pour les Kinks.
Il joue et il chante comme un somnambule, sans doute parce que ses yeux ont du mal à s’habituer à la brume, après avoir longtemps baigné dans des soleils psychédéliques.
Dérivant dans ce futur irréel, il s’accroche à ce qu’il connaît pour essayer de capturer les réverbérations spectrales qui scintillent tout autour.
Ce sera donc des productions sur quatre pistes, distribuées presque exclusivement sur cassette, histoire de garder l’expérience aussi secrète que possible, au moins jusqu’à l’avènement de la Toile……













vendredi 26 avril 2013

Clean (The Clean)

Dans un disque, l'enchaînement de deux chansons peut se charger de significations obscures, qui ressemblent aux tâches que laisse le soleil sur la rétine.
Commencez par une mélodie d’hiver. Au printemps, faites éclater les bulles de froid. 
Regardez les accords éclore à travers les cristaux et leurs couleurs baver en scintillant sur le ciel et sur les gens...

are you really on drugs ?
..‘coz… 
in the dreamlife you need a rubber soul


 










samedi 9 mars 2013

Enfer et télé (Television w/ Richard Hell)

Je n'avais jamais vu ni entendu la Télévision avec Monsieur Enfer, je croyais que c'était une sorte d'arlésienne, un truc dont les gens parlent sans qu'il n'y ait aucune preuve.
Ben je me trompais.








lundi 4 mars 2013

Cactus (Flaming Lips)

On me demande quelle est la relation entre Kevin Shields et Roky Erickson. A priori aucune.
Cela dit, on peut effectivement trouver depuis quelques jours un lien entre les deux chevaliers psychédéliques, sous la forme du nouvel album de Flaming Lips, The terror.
Ben oui, je reviens au galop avec ma ritournelle autour des lèvres enflammées, mais c'est pas de ma faute si ce groupe est si prolifique, et si bon en plus, capable à chaque fois de se réinventer. Un peu l'inverse de Monsieur Shields, qui lui, tel un bluesman du delta ou un prêtre gnawa, creuse inlassablement le même sillon jusqu'à y faire apparaître les trames de formes nouvelles. Entre les deux attitudes, ma préférence va aux deux, youpi, tout le monde a gagné, c'est trop beau la récré.
Pour ce qui est de The Terror, ce sont neuf chansons (même nombre que sur mbv...) qui méritent, tout autant que l'effort pluridécennal de Shields, l'adjectif fashionista de otherworldly, mais qui aussi, telles les litanies des ascenseurs texans, peignent des paysages rêches et lunaires.
En imaginant que, à l'instar de nombreux de leurs compatriotes, les Flaming Lips passent la plupart de leurs vacances au Mexique, on peut supposer qu'ils aient troqué la jungle caribéenne et ses champignons bariolés contre le désert du Sonora, avec ses cactus aux lumières spectrales.



samedi 2 mars 2013

Roky et ses démons (Roky Erickson)

Les déséquilibrés aussi peuvent avoir de la suite dans les idées: après l'homme qui s'endormit pendant vingt ans, après le mec qui, durant trente ans, s'ignora célèbre, voici l'histoire d'un type qui resta coincé pendant quarante ans à l'intérieur d'un ascenseur, censé l'emmener à un étage inexistant.
Et puis, un beau jour, la porte s'ouvrit.





jeudi 7 février 2013

Tout vient à point à qui n'a plus d'attentes‏ (My Bloody Valentine)

AVIS À LA POPULATION:

Depuis quelques jours, un phénomène inquiétant s'abat sur nos villes, nos banlieues et même sur nos paisibles campagnes, d'habitude si bucoliques.
En effet, au cours des dernières heures, plusieurs individus ont été retrouvés dans des états stupéfatoires d'un type particulier, les sujets présentant en général les symptômes de la stupéfaction de classe AAA: yeux exorbités, mâchoire étirée, langue pendante par delà les bords de la cavité buccale.
La plupart des sujets possédaient un antécédent commun: un amour immodéré pour la musique de My Bloody Valentine, et tous étaient, au moment où s'est produit l'épisode stupéfatoire, en train d'écouter le nouvel album du groupe, disponible à l'adresse suivante: http://mybloodyvalentine.org
ATTENTION!
CE PRODUIT NE PARAÎT PAS ÊTRE ADAPTÉ À UNE CONSOMMATION HUMAINE.
Les effets suivants ont été rapportés: euphorie, vertiges, sensation d'irréalité, sentiments empathiques à l'encontre des créateurs du produit et des autres auditeurs, désintégration de l'égo, révélations spirituelles...
Le stupéfiant, au temps d'élaboration extrêmement long (20 ans!), paraît être actif dans l'organisme à des seuils très bas: quelques notes suffisent à déclencher les premiers symptômes.
L'écoute prolongée et répétée est hautement déconseillée, car elle pourrait faciliter le développement d'une dépendance à l'égard du matériel sonore.
Afin de faire progresser la recherche sur ce nouveau fléau, nous vous invitons à nous signaler rapidement tout nouveau cas stupéfatoire lié à la consommation de ce produit.






jeudi 24 janvier 2013

Sixto & his six strings (Sixto Rodriguez)

Je suis pas allé voir le film.
J'ai été en voir un autre (The Master, beau film de lions et de cages), puis, en rentrant, j'ai retrouvé dans la poche du manteau le magazine gratuit qui n'avait pas pu tenir sa promesse, car je n'étais pas arrivé à temps pour m'ennuyer avant la projection.
Je suis tombé sur l'article deux semaines plus tard, deux paragraphes annonçant la sortie d'un docu sur un gars qui avait vendu six disques aux USA et qui s'ignorait icône en Afrique du Sud, ça m'a suffisamment intrigué pour que je tape son nom dans le google.

Et la mémoire m'est revenue.

A force d'écouter du chou roche teuton, j'avais presque oublié que les années 70 n'avaient pas eu lieu qu'en Allemagne.
Et j'avais presque oublié la beauté toute simple du songwriting.
Ces chansons ont fait tout revenir en bloc, Dylan, Drake, Cohen, Hazlewood, Young (quand il était très young), Clark, Fay, tout y est, mais c'est pas eux c'est Rodriguez, songwriter anonyme touché par la grâce.