Transparent Postcards

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lundi 20 juillet 2015

Noms de l'aloi (The Clientele)



Qu’est-ce qu’un bon nom de groupe, ou d’artiste ?
A priori, j’imagine que si une musique est bonne, elle communique son aura au nom avec lequel elle est associée.
Mais est-ce que les Beatles ou les Stones auraient eu le même succès, s’ils s’étaient appelés, chais pas, par exemple the Politicians, ou the Economists ? Et quelle influence aurait pu avoir un chanteur nommé Zimmerman, plutôt que Dylan ?
Qu’est-ce qui fait que, jusqu’à présent, je n’avais jamais vraiment eu envie de me pencher sur la musique de The Clientele ? Le nom, sûrement. Même en scrutant à la loupe le paysage des musiques indépendantes, avec ses corps vivants et ses fossiles, difficile de trouver un nom plus moche que celui-là.
Mais c’est tout aussi difficile, une fois que, par un soir d’été, on a laissé rentrer leur premier album dans sa maison, de ne pas le laisser déteindre sur le paysage en irradiant l’air de son bleu électrique, en le peuplant de senteurs de thym et d’océan, en imitant jusqu’à l’hallucination les lueurs argentées des astres et les paroles dorées des cigales.
Dans ces conditions, plus besoin de louer une maison à la mer pour les vacances, mais shhhh, gardez le secret bien enfoui au fond de votre disquedurothèque, ou l’industrie hôtelière va faire interdire tout ça vite fait et sans ménagement.
Bien sûr, ils ne manqueront pas d’invoquer les intérêts de la clientèle.